Voici un article rédigé par El Pilù, au commencement du TENDIDO 51, agrémenté de quelques commentaires et ajouts…
Un article pour les Toristas, qui parle d’un mal, que dis-je, un fléau qui touche le monde de la Tauromachie !
« Durant ces dernières années, le toro brave souffre d’un mal qui grandit chaque année : sa faiblesse. Certes, les toros faibles ont toujours existé, mais ces derniers temps, il y a de quoi s’inquiéter fortement pour l’avenir. Chaque nouvelle féria se solde par un nouveau désastre en raison de la faiblesse des toros. Depuis des décennies, les ganaderos cherchent un remède mais sans succès durable.
Toutefois, on peut constater que les ganaderías privilégient la quantité à la qualité pour gagner plus d’argent. Les toros les plus chers sont pour les figuras, or les figuras les veulent nobles et très francs. (Avec un toro noble, ils pourront s’exprimer, sans avoir un toro trop difficile à toréer. Et sans prendre trop de risques, faire valoir leurs esbroufes…).
C’est de là que vient le problème !
Les ganaderos sélectionnent de plus en plus sur la noblesse et non sur la race et la bravoure qui sont la base du toro de combat. Cela nous donne des toros sans race, sans genio, donc sans intérêt. Des toros qui ne transmettent rien… Les éleveurs s’éloignent alors de plus en plus de l’essence même du toro brave. Celui-là même qui est la base de la corrida, la matière première de l’art. Sans vrai toro, il n’y a plus d’art.
Cette faiblesse dessert la corrida. L’aficionado est mécontent car il veut voir, et à juste titre, un combat et non un toro noble sans race invalide.
Comprenez ici qu’un toro noble n’est pas un mauvais toro, mais plutôt que si la bravoure manque, il ne transmettra pas d’émotions, et vous ne recevrez que celles d’un torero qui en profitera pour se mettre en avant et s’attirer les faveurs du public. Or la corrida, c’est un partage, celui d’un combat, d’une tragédie jouée par 2 protagonistes, le toro et le torero !
Je fais tout de même confiance aux ganaderos pour qu’ils réagissent, d’autant qu’ils connaissent bien mieux les toros que moi, tout en espérant qu’ils prendront des décisions, et vite… »
Ces mots écrits il y a plus de 20 ans sont d’une certaine justesse. Ils sont aujourd’hui, toujours et d’autant plus d’actualité…